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vlcsnap 2021 06 20 09h37m00s70125 Juin 1859 – 25 Juin 2021, voilà bientôt 162 ans que Mgr Melchior Marion de Brésillac a donné sa vie pour l’œuvre de l’évangélisation en Afrique. Il a donné sa vie pour la Mission. Il a donné sa vie pour Jésus. Une vie et un exemple, qui a été reconnu par l’église universelle le 10 octobre 2019 comme pleine de vertus héroïques ; à travers un processus de canonisation engagé par ses dignes fils, les SMA ; faisant ainsi, de ce grand serviteur de la mission, un Vénérable.
L’alors serviteur de Dieu,  est maintenant depuis plus d’un an, Vénérable Mgr Melchior de Marion Brésillac.
Comment sommes-nous arrivé à ce niveau de reconnaissance ? Comment se passe le processus de Canonisation ? Qu’est qui reste à faire pour arriver à la reconnaissance à sa béatification et canonisation?


Je commence par dire comment d'habitude se passe un processus de béatification et canonisation. Il faut avant tout une forma sanctitatis, c'est-à-dire que celui qui est destiné à être béatifié et canonisé a une certaine renommée de saint. Avec cela, on peut commencer un vrai procès au niveau diocésain pour accueillir tous les livres, tous les écrits, toute la correspondance, tous ceux qu'il a produits dans sa vie en tant qu’écriture et correspondance et aussi tous les témoignages qui pourront nous aider à reconnaitre sa sainteté. Fait ce premier pas il faut soumettre cela a des censeurs théologiens ; ceux-ci vont donner un premier jugement, si la cause doit continuer ou non. Si elle doit continuer, il y aura un autre volet dans lequel on appelle tous les témoins possibles imaginables à témoigner sur la sainteté du candidat et après cela, l'évêque ou le supérieur général pour dans le cas de Mgr Bresillac, passera tout le matériel recueilli, la copia pubblica comme on dit à la congrégation des saints qui commence un deuxième procès au niveau de l'église catholique à Rome. Ensuite cela doit être présenté à travers la positio et nous avons ici la positio que le P. Bruno a écrit pour la congrégation des saints. Comme vous le voyez c’est une grande œuvre, bien volumineuse. C’est une thèse pratiquement dans laquelle on doit montrer qu’il a été saint, qu'il a vécu les la foi, la charité, l'espérance, d'une manière héroïque et avec cela toutes les vertus liées à la foi, la charité et à l'espérance.

Il faut mettre un extrait des témoignages et surtout écrire clairement toute sa vie avec des documents. Il ne suffit pas juste de raconter sa vie ; il faut la documenter et cela n'a pas été pas aussi facile qu’on pourrait le croire ; parce que certains documents sont juste des documents passés de bouche à oreille. On n’a pas vraiment quelque chose d’écrit. Donc, il faut une, une vie documentée, une vie qui soit vraiment capable de démontrer que le saint a vécu une vie héroïque, une vie chrétienne héroïque. Si la positio et est accepté par les théologiens et par la commission des évêques chargés de cela, on a la première reconnaissance. Avec cela, le saint devient vénérable. Le pape reconnait qu’il n’y a rien de mal dans sa vie, dans ses écrits, et que tout a été bien fait, qu’il a bien vécu et donc on reconnait qu’il est vénérable, come dans le cas de Mgr de Brésillac. A ce moment-là, il faut un miracle pour reconnaître qu’il est bienheureux. On demande à Dieu un témoignage à travers le miracle que vraiment Mgr de Marion Brésillac ou un autre saint est au paradis, qu’il est avec lui et qu’il peut intercéder pour nous.
Si le miracle se passe il devient bienheureux ; et après cela on demande un deuxième miracle pour la canonisation, toujours le signe de la présence de Dieu dans la vie du saint ; pour qu’il soit montré au monde entier comme un saint à imiter, à vivre avec et être sûre qu’en le suivant lui, on suit Jésus.
La différence entre la béatification et la canonisation peut être vous ne la connaissez pas : la béatification, c’est une reconnaissance au niveau diocésain ; et la canonisation, c’est une reconnaissance de la sainteté au niveau universel.

D’où est venue l’idée de commencer la cause de canonisation et quand est ce que cela a commencé ?

Il n'y a pas exactement une date précise parce que ça a été un processus qui a duré longtemps et j'ajoute que je ne suis par le premier postulateur. Le 1er a été Mgr Bonfils, puis lui il l’a laissé parce qu’il était devenu évêque en France. C’est le P. Bernard Favier qui a continué. Ensuite, il y a eu un vide. Pendant ce temps j’étais en côte d'ivoire, à Ebimpé et pendant que je devais rentrer pour des raisons de santé on m'a demandé de faire ce travail. Disons que j’ai commencé en 1998. J'étais postulateur de la cause au diocèse de Rome, je résidais pendant ce temps à Gênes et puis à l'année 2000 quand il s'agissait de porter tout cela à la congrégation J’ai résidé à Rome selon les lois.
De temps en temps, avant la guerre, dans les années 1860, il y’avait des autorités dans la SMA qui écrivaient, qui demandaient si l'on ne devait pas faire quelque chose.
Le supérieur général, le P. Harrington avait demandé conseil mais au Vatican, on lui avait dit que c’était lourd, c’était couteux, il s’est donc découragé. Après on est arrivé en 1980-1989, ou l'assemblée générale a donné son accord pour qu'on fasse à une consultation pour savoir si les confrères étaient d'accord pour l'introduction de la cause de notre fondateur. La consultation a eu lieu et la majorité était favorable. Ceux qui n'étaient pas favorable ne l’étais pas parce qu’il ne considérait pas Brésillac un saint, mais parce qu’il disait que c’était cher, ça demande beaucoup de temps et qu’on a d’autres choses plus importantes à faire.
Et à partir de cette consultation, on a mis en place la procédure.

On a demandé à l’évêque de Freetown là où est Mgr de Marion Brésillac est mort de pouvoir introduire la cause ici à Rome parce que pour nous, de la société des missions africaines, il était plus facile à suivre à partir de Rome et à fournir tous les dossiers.
L'évêque nous a délégué, nous a donné le pouvoir ainsi que le supérieur général, Harrington, à introduire la cause ici à Rome où il y a eu le procès diocésain comme je vous le disais. Le père Bruno et le père Bernard Favier ont recueilli tout le matériel de Mgr Brésillac, tous les écrits de de Mgr Marion Brésillac et tous les témoignages.
Dans les années 90 cela est passé à la congrégation des saints qui a soutenu, a revu le processus diocésain.la congrégation a fait un autre processus dans lequel il y a eu des difficultés. Par exemple, on n’avait pas clarifié assez pourquoi Mgr de Marion Brésillac a quitté l'inde ; pourquoi les le problème des castes lui a posé des difficultés et les autres évêques au contraire ont continué leur mission en Inde. Le père Bruno a dû aller chercher encore et répondre d'une manière correcte, honnête et précise à cette contestation des théologiens, des historiens, pour pouvoir continuer la cause de monseigneur de Marion Brésillac. Une fois cela achevé, le P. Bruno a préparé toute la positio de manière que les théologiens puissent donner leur avis. Il a donné la positio et seulement le 10 octobre 2019, cela a été soumise aux théologiens pour que la vie de mentionner de Marion Brésillac soit reconnue comme une vie héroïque comme je vous disais une vie de foi, de charité et d'espérance. Les théologiens en ce jour du 10 octobre ont reconnu à l'unanimité que vraiment monseigneur de Marion Brésillac a vécu cela d'une manière parfaite.
Maintenant je suis en train de suivre l'imprimerie de cette relatio et rota des théologiens pour qu’en octobre novembre prochain, notre cause puisse passer au niveau des évêques et des cardinaux pour avoir aussi leur avis. Et après je vous invite encore une fois a prier pour demander un miracle par l'intercession de monseigneur de Marion Brésillac pour qu’on puisse continuer et arriver à la béatification et après à la canonisation.
Pour être encore plus précis, le Père Bruno, quand il a su que le pape François avait admis comme cause de canonisation le don de sa vie il a préparé un petit travail sur monseigneur de Marion Brésillac et ses premiers compagnons qui ont donné leur vie pour l'évangile, pour le royaume de Dieu, pour la prédication et l’évangélisation mais jusqu'à maintenant on n'a pas eu besoin d'utiliser ce document parce que les choses se passent assez bien et assez rapidement mais il est toujours là un jour on pourra l'utiliser pour montrer que vraiment Mgr de Brésillac a donné sa vie, toute sa vie pour l'évangélisation de l'inde et après de l’Afrique en offrant, en donnant sa vie et comme nous le savons toute vie donnée, sa vie a porté du fruit et nous sommes là depuis un siècle et demi pour continuer son œuvre et pour donner nous aussi notre vie pour l'évangélisation en Afrique.

Et pour le moment sur quel projet êtes vous par rapport à la cause de canonisation de Mgr Brésillac ?

Je suis en train de suivre comme je vous le disais la publication des vœux de veneratio et devota congressus speculiaris supervitutibus des théologiens, les imprimer et présenter ce volume aux cardinaux et aux évêques ça c'est le prochain passage ; fait cela on attend le miracle, c'est tout. Si tous les évêques et tous les cardinaux disent oui nous sommes d'accord qu'il est vraiment digne d'être saint, il ne restera plus qu’à attendre le miracle. Quand le miracle sera là, il faut faire une autre positio bien plus petit que ça sur le miracle, pour montrer comment on a prié, montrer comment s'est passé le miracle, montrer comment ce miracle a n'a pas d'explication humaine, terrestre, mais que ça vient directement du ciel.
Si on veut continuer l'œuvre de Mgr de Marion Brésillac, il faut vraiment qu'on s'engage a prié et a demandé ce miracle parce qu'au contraire il va rester vénérable pendant toute notre longue histoire et on n'aura pas la joie de voir sa béatification et canonisation. On a préparé à cet effet des chapelets et on a préparé une nouvelle prière, on a préparé et on préparera encore quelque chose pour que nos confrères mais aussi nos amis puissent prier et le miracle Je crois très bien n’est rien d’autre que le fruit de nos prières.